DAVID  MOREL

Recherches généalogiques et historiques en France


Extraits de la brochure Les prostituées au XVIII° siècle

 

Restif de la Bretonne, divisant en 1769 les prostituées françaises en 12 catégories :

... "V. Les Courtisanes, qui se font un nombre de connaissances, qu'elles reçoivent et vont voir. Les libertins d'une fortune bornée font entr'eux différens arrangemens, auxquels cette Classe de Filles se prêtent. J'en pourais citer qui effraieraient le Citoyen vertueux. On dit que de jeunes Ouvrières, encore dans la maison paternelle, ont eu deux, trois, et même jusqu'à six Amis, à un prix modique par semaine.

Celles-ci offrent au libertinage quelque chose de plus piquant et de moins fastidieux : toujours propres, élégantes même ; ordinairement ce qu'on appelle sensibles en termes de débauché, elles peuvent émouvoir les sens : mais le cœur, mais l'âme jamais, jamais ; le pouvoir de leurs attraits ne va pas jusques-là. Eh ! qu'est-ce que l'amour, réduit au physique des sens ?

VI. Les Femmes du monde, à qui des Vieilles amènent chaland, et qui, lorsqu'elles sortent, n'affichent pas leur état. On affectionne particulièrement dans cette Classe, les Vieillards sagement débauchés.

VII. Les Demoiselles chez les Mamans, qu'on met en réserve pour les Vieillards, ou autres, qui paient cher. On conduit quelquefois celles-ci à la campagne, chez de riches Débauchés"...

 

Mercier traite des prostituées dans la ville de Paris en 1782 :

..."On compte à Paris trente mille filles publiques, c’est-à-dire vulgivagues, et dix mille environ moins indécentes, qui sont entretenues, et qui d’année en année passent entre différentes mains. On les appelloit autrefois femmes amoureuses, filles folles le leurs corps. Les filles publiques ne sont point amoureuses ; et si elles sont folles de leurs corps, ceux qui les fréquentent sont beaucoup plus insensés.

La police va chercher des espionnes dans ce corps infame. Ses agens mettent ces malheureuses à contribution, ajoutent leurs désordres aux désordres de la chose, exercent un empire sourdement tyrannique sur cette portion avilie, qui pense qu’il n’y a plus de loix pour elle : ils se montrent enfin quelquefois plus horriblement corrompus que la plus vile prostituée, car celle-ci acquiert le droit de les traiter avec mépris, tant ils remportent le prix de la bassesse ! Oui, il y a des êtres au-dessous de ces femmes de mauvaise vie, et ces êtres sont des hommes de police."...

 

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