DAVID  MOREL

Recherches généalogiques et historiques en France


Histoire de votre famille

 

S’efforcer à se limiter à un cadre de recherche et le respecter.

 

En général, lors de la découverte de cette discipline passionnante qu’est la généalogie, deux grands types de recherches intéressent en premier lieu les curieux : connaître l’origine de son nom de famille et donc remonter en ligne agnatique, "de fils en père", le plus loin possible, ou connaître un maximum de ses ancêtres et réaliser une généalogie tous quartiers. Dans les deux cas, certains se contentent de se limiter à leurs ascendants directs, d’autres recherchent systématiquement les frères et sœurs de ces mêmes ascendants. D’autres variantes sont aussi envisageables.

Pensant avoir épuisé toutes les sources ou repoussant les problèmes rencontrés à plus tard, beaucoup se retrouvent avec des actes manquants ou des branches vides dès la sixième génération alors qu’une autre remonte à la douzième. Face à cet important déséquilibre non surmonté après plusieurs mois ou années de recherche, nombreux sont ceux qui partent dans une nouvelle direction, non moins passionnante, la plupart du temps dans une généalogie descendante à partir d’un de leur ancêtre, se retrouvant face à de nouvelles difficultés, avant de découvrir un nouveau centre d’intérêt qui peut être, par exemple, le dépouillement des actes notariés du canton dans lequel vivait la majorité de ses ascendants ou cousins éloignés.

Nous retrouvons ce phénomène chez la grande majorité des chercheurs, mis en évidence dans presque toutes les publications des revues régionales et autres sites web éditant des listes patronymiques interminables et trop incomplètes. On a tendance à oublier que ces listes sont des outils permettant seulement de localiser une personne dans un arbre et qu’elles ne doivent être en rien l’objet d’une recherche, puisque le plus souvent inachevée.

Certes elles sont utiles pour échanger ses données avec d’autres chercheurs et espérer que cet échange colmate les brèches et permette de débloquer une branche. Il y a encore quelques années, cette technique était assez hasardeuse et équivalait à chercher une aiguille dans une meule de foin. Aujourd’hui, elle est facilité par les nouvelles technologies, en particulier internet, et c’est une bonne chose. Il ne faut cependant ne pas oublier que là où l’on n’a pas réussi à surmonter une difficulté en utilisant uniquement les sources traditionnelles, les autres chercheurs se limitant aux mêmes sources sont eux aussi restés bloqués.

Prenons enfin le risque d’avouer ouvertement ce que tous ont forcément ressenti un jour ou l’autre : ces listes toujours incomplètes représentent le symbole par excellence des recherches qui n’aboutissent à rien, hormis le plaisir de chercher et de trouver. Combien de généalogistes ont disparu avant d’avoir pu transmettre à leur descendants et à la communauté des chercheurs le résultat de 15 années de recherches quotidiennes, ne leur léguant que des centaines de fiches, de brouillons et autres listes patronymiques griffonnées ? Leur part doit certainement dépasser les 90 %, un comble pour des personnes qui s’intéressent à leurs origines et à leur famille !

De là se propage l’idée non stupide mais totalement fausse qu’une recherche généalogique n’est jamais terminée, sauf dans le cas de figure que nous allons vous présenter. En effet, si on divise nos recherches en plusieurs phases, on peut tout à fait en achever une avant d’en débuter une autre. C’est pourquoi il faut agir avec méthode, respecter certaines évidences et ne pas brûler les étapes comme lors de la construction d’une maison au cours de laquelle on ne tapisse jamais un mur avant d’avoir posé la charpente et les fenêtres.

Prenons la recherche ascendante tous quartiers comme exemple de référence puisque la plus courante. Il convient de remonter une à une les branches et de réunir ce que nous appellerons les actes majeurs concernant nos ascendants, à savoir les actes de naissance (ou de baptême), de décès (ou de sépulture) et de mariage. Cette recherche incontournable est la base de toute généalogie puisqu’elle permet d’une part de situer tous les individus les uns par rapport aux autres et d’autre part de délimiter dans le temps et l'espace l’existence de chaque individu. Ces recherches sont relativement aisée jusqu’à la Révolution française, plus longue pour le XVIII° siècle, plus problématique pour la première moitié du XVII° siècle, pour devenir aléatoire voire hypothétique auparavant.

Une généalogie ascendante tous quartiers complète ne signifie pas loin dans le temps, mais solidement établie, sans lacune, et sans branche privilégiée. Il convient donc de limiter les recherches à un nombre de générations variable selon la naissance d’ego (qui désigne la personne dont établi la généalogie), d’après les possibilités et les compétences de chacun. Cette limite peut être la Révolution française qui représente un minimum pour toute recherche digne de ce nom, 1737 ou 1667, dates clés de l’histoire de la tenue des registres paroissiaux, … D’une manière générale, une recherche généalogique complète soit sans lacune insurmontable tous quartiers sur 7, 8 ou 9 générations à partir d’une personne née entre 1925 et 1950 paraît tout à fait raisonnable et envisageable pour chacun de nous (n’oubliez pas qu’en cas de problème pour retrouver un des actes manquants, nous pouvons les retrouver à votre place).

Nous avons dit plus haut qu’on ne tapissait jamais un mur avant d’avoir posé la charpente d’une maison, mais rien n’empêche de choisir le motif de son papier peint avant la pose des tuiles. En effet, rien ne vous défend de commencer à réunir quelques papiers de famille avant d’avoir retrouvé tous vos ancêtres sur un nombre de génération donné. Cela permet de changer le quotidien et de ne pas renoncer devant de vains dépouillements de registres paroissiaux monotones, qui plus est lorsque ces mêmes documents fournissent de nouveaux indices pour débloquer une de vos branches. Il faut juste savoir se limiter afin de ne pas trouver un nouveau centre d’intérêt avant d’avoir achevé le précédent.

Ce squelette établi, rien ne vous interdit de poursuivre vos recherches plus avant dans le temps pour les branches qui le permettent ou de s’essayer à la descendance et au cousinage. Ce qui compte, c’est de bâtir des bases saines, inébranlables et achevées quelques soient les recherches entreprises. Il convient maintenant d’en savoir beaucoup plus sur ces ancêtres retrouvés, de savoir qui ils étaient vraiment.

 

Premiers renseignements fournis par les actes d’état civil et les registres paroissiaux

La recherche des actes d’état civil de vos ascendants vous ont permis de recueillir, outre leurs dates de naissance, de mariage et de décès, quelques renseignements non négligeables à relever scrupuleusement sur votre famille : âge au mariage et au décès, professions et lieux d’exercice, lieux d’habitation plus ou moins précis, qu’ils soient propriétaires ou locataires, parentèle, proches, amis et autres témoins malheureusement trop souvent négligés.

D’autres renseignements plus ou moins rares selon la période et les cas étudiés peuvent être également recueillis dans les actes d’état civil : dogme religieux, circonstances d’un décès, autorisations parentales, actes respectueux et procurations, mention d’un contrat de mariage (Attention, un acte de mariage ne mentionnant pas de contrat de mariage ne signifie pas que ce contrat de mariage n’existe pas, bien au contraire), actes de reconnaissance d’un enfant naturel, actes de mainlevée d’opposition à un mariage, divorce, légitimation, contrats d’adoption, changements de noms, francisation…

Ce type de renseignements ne sont pas négligeables. Mais alors que penser des documents ci-après que l’on peut récolter pour toutes les familles quelque soit la situation professionnelle et le niveau social de ses membres ? Des trésors à recueillir aux Archives Nationales, Départementales, Municipales, Diocésaines, celles des Affaires Étrangères, d’Outre-Mer à Aix-en-Provence, mais aussi à la Bibliothèque Nationale et dans les bibliothèques historiques, universitaires et municipales.

 

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