En
général, lors de la découverte de cette discipline passionnante quest la
généalogie, deux grands types de recherches intéressent en premier lieu les
curieux : connaître lorigine de son nom de famille et donc remonter en ligne
agnatique, "de fils en père", le plus loin possible, ou connaître un maximum
de ses ancêtres et réaliser une généalogie tous quartiers. Dans les deux cas, certains
se contentent de se limiter à leurs ascendants directs, dautres recherchent
systématiquement les frères et surs de ces mêmes ascendants. Dautres
variantes sont aussi envisageables.
Pensant avoir épuisé toutes les sources ou repoussant les
problèmes rencontrés à plus tard, beaucoup se retrouvent avec des actes manquants ou
des branches vides dès la sixième génération alors quune autre remonte à la
douzième. Face à cet important déséquilibre non surmonté après plusieurs mois ou
années de recherche, nombreux sont ceux qui partent dans une nouvelle direction, non
moins passionnante, la plupart du temps dans une généalogie descendante à partir
dun de leur ancêtre, se retrouvant face à de nouvelles difficultés, avant de
découvrir un nouveau centre dintérêt qui peut être, par exemple, le
dépouillement des actes notariés du canton dans lequel vivait la majorité de ses
ascendants ou cousins éloignés.
Nous retrouvons ce phénomène chez la grande majorité des
chercheurs, mis en évidence dans presque toutes les publications des revues régionales
et autres sites web éditant des listes patronymiques interminables et trop incomplètes.
On a tendance à oublier que ces listes sont des outils permettant seulement de localiser
une personne dans un arbre et quelles ne doivent être en rien lobjet
dune recherche, puisque le plus souvent inachevée.
Certes elles sont utiles pour échanger ses données avec
dautres chercheurs et espérer que cet échange colmate les brèches et permette de
débloquer une branche. Il y a encore quelques années, cette technique était assez
hasardeuse et équivalait à chercher une aiguille dans une meule de foin.
Aujourdhui, elle est facilité par les nouvelles technologies, en particulier
internet, et cest une bonne chose. Il ne faut cependant ne pas oublier que là où
lon na pas réussi à surmonter une difficulté en utilisant uniquement les
sources traditionnelles, les autres chercheurs se limitant aux mêmes sources sont eux
aussi restés bloqués.
Prenons enfin le risque davouer ouvertement ce que tous
ont forcément ressenti un jour ou lautre : ces listes toujours incomplètes
représentent le symbole par excellence des recherches qui naboutissent à rien,
hormis le plaisir de chercher et de trouver. Combien de généalogistes ont disparu avant
davoir pu transmettre à leur descendants et à la communauté des chercheurs le
résultat de 15 années de recherches quotidiennes, ne leur léguant que des centaines de
fiches, de brouillons et autres listes patronymiques griffonnées ? Leur part doit
certainement dépasser les 90 %, un comble pour des personnes qui sintéressent à
leurs origines et à leur famille !
De là se propage lidée non stupide mais totalement
fausse quune recherche généalogique nest jamais terminée, sauf dans le cas
de figure que nous allons vous présenter. En effet, si on divise nos recherches en
plusieurs phases, on peut tout à fait en achever une avant den débuter une autre.
Cest pourquoi il faut agir avec méthode, respecter certaines évidences et ne pas
brûler les étapes comme lors de la construction dune maison au cours de laquelle
on ne tapisse jamais un mur avant davoir posé la charpente et les fenêtres.
Prenons la recherche ascendante tous quartiers comme exemple de
référence puisque la plus courante. Il convient de remonter une à une les branches et
de réunir ce que nous appellerons les actes majeurs concernant nos ascendants, à savoir
les actes de naissance (ou de baptême), de décès (ou de sépulture) et de mariage.
Cette recherche incontournable est la base de toute généalogie puisquelle permet
dune part de situer tous les individus les uns par rapport aux autres et
dautre part de délimiter dans le temps et l'espace lexistence de chaque
individu. Ces recherches sont relativement aisée jusquà la Révolution française,
plus longue pour le XVIII° siècle, plus problématique pour la première moitié du
XVII° siècle, pour devenir aléatoire voire hypothétique auparavant.
Une généalogie ascendante tous quartiers complète ne
signifie pas loin dans le temps, mais solidement établie, sans lacune, et sans branche
privilégiée. Il convient donc de limiter les recherches à un nombre de générations
variable selon la naissance dego (qui désigne la personne dont établi la
généalogie), daprès les possibilités et les compétences de chacun. Cette limite
peut être la Révolution française qui représente un minimum pour toute recherche digne
de ce nom, 1737 ou 1667, dates clés de lhistoire de la tenue des registres
paroissiaux,
Dune manière générale, une recherche généalogique complète
soit sans lacune insurmontable tous quartiers sur 7, 8 ou 9 générations à partir
dune personne née entre 1925 et 1950 paraît tout à fait raisonnable et
envisageable pour chacun de nous (noubliez pas quen cas de problème pour
retrouver un des actes manquants, nous pouvons les retrouver à votre place).
Nous avons dit plus haut quon ne tapissait jamais un
mur avant davoir posé la charpente dune maison, mais rien nempêche de
choisir le motif de son papier peint avant la pose des tuiles. En effet, rien ne vous
défend de commencer à réunir quelques papiers de famille avant davoir retrouvé
tous vos ancêtres sur un nombre de génération donné. Cela permet de changer le
quotidien et de ne pas renoncer devant de vains dépouillements de registres paroissiaux
monotones, qui plus est lorsque ces mêmes documents fournissent de nouveaux indices pour
débloquer une de vos branches. Il faut juste savoir se limiter afin de ne pas trouver un
nouveau centre dintérêt avant davoir achevé le précédent.
Ce squelette établi, rien ne vous interdit de poursuivre vos recherches plus
avant dans le temps pour les branches qui le permettent ou de sessayer à la
descendance et au cousinage. Ce qui compte, cest de bâtir des bases saines,
inébranlables et achevées quelques soient les recherches entreprises. Il convient
maintenant den savoir beaucoup plus sur ces ancêtres retrouvés, de savoir qui ils
étaient vraiment.
Premiers renseignements fournis par les actes
détat civil et les registres paroissiaux
La recherche des actes détat civil de vos ascendants
vous ont permis de recueillir, outre leurs dates de naissance, de mariage et de décès,
quelques renseignements non négligeables à relever scrupuleusement sur votre
famille : âge au mariage et au décès, professions et lieux dexercice, lieux
dhabitation plus ou moins précis, quils soient propriétaires ou locataires,
parentèle, proches, amis et autres témoins malheureusement trop souvent négligés.
Dautres renseignements plus ou moins rares selon la
période et les cas étudiés peuvent être également recueillis dans les actes
détat civil : dogme religieux, circonstances dun décès, autorisations
parentales, actes respectueux et procurations, mention dun contrat de mariage (Attention,
un acte de mariage ne mentionnant pas de contrat de mariage ne signifie pas que ce contrat
de mariage nexiste pas, bien au contraire), actes de reconnaissance dun
enfant naturel, actes de mainlevée dopposition à un mariage, divorce,
légitimation, contrats dadoption, changements de noms, francisation
Ce type de renseignements ne sont pas négligeables. Mais alors
que penser des documents ci-après que lon peut récolter pour toutes les familles
quelque soit la situation professionnelle et le niveau social de ses membres ? Des
trésors à recueillir aux Archives Nationales, Départementales, Municipales,
Diocésaines, celles des Affaires Étrangères, dOutre-Mer à Aix-en-Provence, mais
aussi à la Bibliothèque Nationale et dans les bibliothèques historiques, universitaires
et municipales.
Sommaire histoire des familles
Documents incontournables